La présence du frelon asiatique en Alsace
Nous avons pu lire dans les DNA du jeudi 14 juillet 2016 la présence supposée en Alsace du frelon asiatique tant redouté. Au moment
de la rédaction de ce texte, la preuve absolue n’existe pas, néanmoins les présomptions sont assez fortes. Ce n’est pas étonnant car depuis deux ans nous sommes cernés de toutes parts ; sa
présence est attestée au Palatinat près de la frontière avec l’Alsace, au pays de Bade, en Moselle et Meurthe et Moselle. Si sa présence était confirmée, le périmètre concerné serait celui de la
région de Molsheim. Pour les apiculteurs il y a lieu de savoir ce qu’il convient de faire actuellement et d’observer son déploiement sur la région Alsace.
Dans l’immédiat :
Ø pas de panique pour l’instant, s’il y a présence, cet insecte ne
fait que de s’installer, il n’est pas encore en nombre. En principe, il se déploie en premier lieu le long des cours d’eau avant de se disperser plus loin.
Ø Pour l’instant rien ne sert de piéger surtout pas près d’un rucher
car en définitive on attirerait éventuellement les frelons et leur ferait découvrir le formidable garde manger que sont les ruches. Si des pièges de contrôle devaient être mis en place tenez les
éloignés de tout rucher ou ruche.
Ø Effectuez des observations fréquentes près des ruches pour voir
s’il n’y a pas de frelons en vol stationnaire devant les ruches.
Ø Redoublez de vigilance pour détecter éventuellement un nid qui est
établi à l’intérieur d’arbres, arbustes ou haies.
Ø Si un nid est détecté il faudrait prévenir la protection civile
(18) pour éliminer ce nid. N’essayez pas de détruire par vous-même car vous risquez d’être exposé à de graves piqures.
Ø Evitez tout choc important sur le support du nid (arbre, haie,
autres), les frelons défendent ardemment leur nid et n’hésitent pas à se ruer sur tout être qui bouge, humain ou animal.
Concernant l’article des DNA du 14 juillet 2016, certains points évoqués sont exacts d’autres non, il s’agit donc de bien séparer le
bon grain de l’ivraie. Il faut préciser dès le départ que le frelon asiatique est pour certaines administrations, organismes, associations, entreprises une véritable aubaine, pour des
subventionnements des collectivités, d’Etat, Territoriales et Européennes. Pour certaines entreprises cela peut s’avérer bénéfique, les pompiers pour l’instant procèdent
encore à l’éradication des nids mais pour combien de temps encore. Certaines interventions pratiquées par des entreprises privées sont facturées à des prix prohibitifs. Un exemple, l’université
de Tours c’est fait fort en 2014 de mettre au point un piège sélectif à 100 %, il devait être mis à l’épreuve une dernière fois en 2015, pour être commercialisé en 2016, depuis plus d’un an
aucune information, cette université faisait l’objet de subventionnements européens, nous verrons si ce piège sera un jour opérationnel.
Il faut préciser les points suivant, compte tenu des expériences et vécus des
apiculteurs, de leurs syndicats, qui sont confrontés à cet insecte et qui ont lieu de recommandations:
Ø La progression annuelle peut aller jusqu’à 100 km.
Ø Les petits ruchers (moins de 30 ruches) sont plus menacés que ceux
qui sont davantage consistants. Des ruchers entiers peuvent être entièrement vandalisés et détruits par les frelons qui pillent miel, pollen, couvain et détruisent les cires.
Ø Les piégeages ne sont pas contre-productifs même s’ils ne sont pas
sélectifs à 100 %, si vous capturez une reine en automne – printemps, le nombre d’insectes qui sont mis à mort est mille fois plus important. Les grands nids ont un besoin journalier de 500 g de
protéines ce qui exprime environ 15 000 insectes, un nid de frelon asiatique est l’équivalent de 6 nids de mésanges qui elles ne s’attaquent pas aux ruches comme vespa velutina. Des essais
ont été effectués de ne pas faire des piégeages les résultats se sont avérés catastrophiques de nombreux petits ruchers détruits et des apiculteurs qui abandonnent leur activité apicole. Il y a
par ailleurs peu d’insectes autres que des frelons qui sont pris dans ces pièges.
Ø Les piégeages ont une efficacité dès fin février début mars jusque
fin mai et de mi-août jusqu’à ce que les températures ne permettent plus les vols. C’est à ces périodes qu’on capture les reines fondatrices. Les appâts devront être plus sucrés car les reines en
automne comme au printemps ont un besoin très important en protéines. Il faut les appâter dans un premier temps en un lieu éloigné de tout rucher avec des préparations sucrées, confiture, fruits
sirop, etc… puis après 2 ou 3 jours on met ces préparations dans un piège pour capturer les frelons. Le sucre candi est un excellent appât, reste également les préparations d’appât qui sont en
vente dans le commerce.
Ø Les piégeages entre juin et mi-août n’ont pas de grande
efficience, s’il y a lieu ils ne contribuent qu’à diminuer la pression. Au cours de cette période les préparations sont moins sucrées avec 1/3 de la masse en boisson alcoolisée du type bière
brune.
Ø Le radiant de vol est en moyenne de 800 m mais il peut être plus
étendu, 1 km et plus est courant, néanmoins il se situe plus rarement jusqu’à 2 km.
Ø Si ce n’est qu’un frelon qui vole près de ruches il n’y a pas
encore gravité, à partir de 3 frelons il y a lieu de s’inquiéter, les abeilles sont en stress, elles ne sortent plus, plus de récolte de nectar et pollen, la ponte diminue contribuant à
l’affaiblissement de la colonie, suivi d’une mise à sac intégrale de la ou des ruche (s).
Ø Ne laissez surtout pas de cadre à miel même vide à lécher car non
seulement vous risquez un pillage important sur votre rucher mais de surcroit vous attirez les frelons.
Ø Pour les petits ruchers l’idéal est de détenir au moins un
deuxième emplacement assez éloigné pour transhumer ses ruches dans l’éventualité où la pression des frelons serait trop forte.
Ø Contrairement au frelon européen qui peut voler lors de nuits
claires, le frelon asiatique reste cloitré dans le nid lors de la période nocturne, c’est à ce moment qu’il faut capturer et détruire le nid.
Ø Les piqures elles peuvent être graves surtout pour les personnes
allergiques au venin, contrairement à ce qui a été relaté dans le journal, entre 5 et 10 piqures voir moins suivant les personnes, peuvent conduire à une hospitalisation, allant jusqu’au
décès.
Ø actuellement suite aux présences attestées du frelon asiatique, il
occupe sur une surface territoriale de la France qui s’établit à 80 % environ, soit plus de 30 % que celle qui a été indiquée dans les DNA.
Ces diverses remarques sont le résultat des expériences, du vécu et des observations que les apiculteurs ont effectués pour certains
depuis plus de 10 ans, elles sont à prendre sous forme de recommandations dont chacun est libre de prendre ou laisser.
Pour conclure nous sommes en présence d’une inconnue, celle de connaitre comment le frelon asiatique va s’étendre et se développer
sous les conditions climatiques de notre région. Il s’avère que dans les régions de montagnes notamment le Massif Central son développement est moins fulgurant et donc son impétuosité moins
élevée. Nous verrons s’il adopte sous nos latitudes une biologie différente que sur les régions au climat océanique et méditerranéen. Nous sommes une région qui avons une petite apiculture mais
dont la répartition des ruches est d’une forte densité sur l’ensemble du territoire. De ce fait, l’apiculture Alsacienne sera très fragile vis-à-vis de ce prédateur si son développement et sa
vivacité sera au même niveau de certaines régions. Ce sera un grand handicap pour la pollinisation des espèces végétales cultivées et hors cultures. Il y a lieu de prendre collectivement par le
biais des syndicats les mesures les plus adaptées à la situation, qui soit coercitives et efficientes dans le plus grand respect en matière d’environnement et de respect des écotypes de toutes
natures. Il faut être conscient que les apiculteurs sont seuls face aux effets néfastes et dévastateurs de vespa velutina. Les administrations d’ordres divers n’ont jusqu’à présent que peu de
préoccupation de la cause apicole en cette matière, peu de moyens conséquents ont été mis en place, espérons que les choses évolueront en positif à l’avenir.
En France, depuis une trentaine d’années, les populations d’abeilles diminuent. Ce phénomène touche d’autres pays d’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. Cette surmortalité alarmante s’est
accélérée depuis le milieu des années 1990, des ruchers entiers ont été dévastés en quelques années. Les causes de ce désastre ? L’usage intensif de produits phytosanitaires, qui intoxiquent les
abeilles, favorise en diminuant les défenses immunitaires les infections parasitaires, dont le redoutable varroa. Et l’apparition d’un nouveau et terrible prédateur, le frelon asiatique.
Des intoxications massives et brutales, dues à certains produits chimiques.
L’agriculture intensive a généralisé les engrais et les substances phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides). Pour préserver les abeilles, l’utilisation de ces produits pendant la
floraison des grandes cultures a été interdite dans les années 70. Mais, en 1995, apparaissent les insecticides systémiques neurotoxiques, qui se diffusent dans toute la plante au fur et mesure
de sa croissance, y compris dans les fleurs que butinent les abeilles. Confrontées à des résidus même infinitésimaux, celles-ci sont désorientées, se refroidissent et ne retrouvent plus leurs
ruches. Leur système immunitaire étant affaibli, elles peuvent aussi développer des maladies neurodégénératives qui entraînent la mort en quelques jours.
En 1999 puis en 2004, grâce à l’action de l’UNAF et des apiculteurs, les pouvoirs publics reconnaissent la toxicité de deux molécules et suspendent la commercialisation du Gaucho® sur tournesol
et maïs et du Régent® sur toutes les cultures.
Le problème n’est pas résolu pour autant car de nouveaux produits similaires prennent le relais.
Des maladies contagieuses et des parasites, qui se propagent rapidement.
Comme tous les êtres vivants, les abeilles peuvent être victimes de maladies plus ou moins graves, comme les loques, qui s’attaquent au couvain. Depuis trente ans, les apiculteurs constatent une
recrudescence de ces maladies qu’ils ont de plus en plus de mal à soigner, même lorsqu’il existe des traitements adaptés.
Le varroa : un véritable vampire des ruchers.
Le varroa est un acarien visible à l’oeil nu, qui est passé de l’abeille d’Asie, Apis Cerena à notre abeille européenne Apis Mellifera au début des années 1980. Depuis, ce parasite a gagné la
totalité des départements français et il provoque des dommages considérables dans les ruchers qu’il infeste. Il s’attaque aux ouvrières et bourdons adultes, mais également aux larves. La femelle
varroa très prolifique pond ses oeufs dans les cellules de couvain, ainsi les jeunes parasitent les larves pour se développer à leurs dépens.
Le frelon asiatique : un terrible tueur d’abeilles.
Depuis peu, une nouvelle espèce de frelon, le frelon asiatique (Vespa Valutina) se propage à toute allure sur notre territoire. Importé de Chine dans des poteries, il est arrivé en Aquitaine en
2004 et on constate sa présence aujourd’hui jusqu’en Ile de France. Particulièrement agressif, y compris à l’égard de l’homme, s’il est dérangé, c’est un épouvantable prédateur pour les abeilles
dont il aime se régaler. Une dizaine de frelons en vol stationnaire suffisent à décimer une colonie en quelques jours.
L’UNAF demande que l’espèce soit classée nuisible pour organiser efficacement la lutte contre cet exterminateur de ruches.
source: http://www.abeillesentinelle.net/